Mardi soir, environ 140 personnes étaient réunies dans les chais du château Soutard pour une diffusion en avant-première de l’émission de France 3 « Cap Sud-Ouest », tournée en novembre dans les rues et les vignes de Saint-Émilion et intitulée « Saint-Émilion : un mystère de pierres ».
Le principe de l’émission : proposer une vision inhabituelle d’un territoire en le filmant à l’aide d’une caméra fixée sous un drone. Une vision en hauteur de la ville et de ses perspectives pour le moins surprenantes, même pour les locaux.
Puis, sous un angle exactement inverse, on retrouve l’animateur Éric Perrin dans le ventre de la cité blanche, dont il s’attache à faire découvrir les sous-sols. « J’ai été surpris par l’ampleur du monde souterrain, explique-t-il, et c’est quelque chose d’assez difficile à rendre ». Ainsi, il parcourt avec l’historien Frédéric Boutoulle les rues et les escalettes, avant une première incursion dans le monde chthonien : les catacombes. Dans cette image d’une nécropole, où la proximité d’un saint est perçue comme un raccourci pour le paradis, le trajet mène à Ausone où, fait rare, Éric Perrin fait découvrir des peintures médiévales montrant le jugement dernier, particulièrement bien conservées, avec un souci du détail époustouflant.
Le présentateur se perd ensuite avec Éric Le Collen sous Villemaurine, où ce dernier lui rappelle l’histoire des carrières, de pierres dont les vides feront plus tard place à la culture des champignons de Paris. D’un souterrain à l’autre, il passe sous château Guadet, nouveau labyrinthe de roche à astéries tendre, où la température stable est le meilleur garant de la conservation du précieux nectar.
Puis l’émission reprend de la hauteur, avec une perspective inédite de Cheval-Blanc. Si le drone était inexploitable dans la plupart des souterrains, il fait, dans l’église monolithe, le lien entre le sous-sol et les hauteurs. Sans entrer dans le détail des spécialistes, Éric Perrin voulait trouver « une vraie histoire à raconter. Avec Saint-Émilion, nous aurions pu facilement faire un format de 52 minutes », sourit-il.
Si ce n’est une erreur finale relevée dans l’assistance, il réussit son pari de conter un Saint-Émilion peu connu, hors des poncifs, une hauteur virtuose sous un angle inattendu.

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